Existe-t-il une addiction au sport ? Les débats scientifiques
Le terme « addiction » est aujourd’hui bien défini dans la littérature médicale et psychologique : il désigne une perte du contrôle volontaire, se traduisant par le maintien d’un comportement malgré les conséquences négatives, un besoin irrépressible (craving), et la présence de symptômes de manque en cas d’arrêt. L’addiction repose donc sur ces trois piliers : perte de contrôle, prééminence du comportement et persistance malgré les dommages.
S’il est admis de longue date pour les substances (alcool, tabac, cannabis…), le débat demeure pour les addictions dites « sans substance » : jeux, écrans, achats compulsifs… ou sport.
- Le DSM-5 (manuel de référence en psychiatrie, édition américaine) n’a pas intégré l’addiction à l’exercice physique comme diagnostic officiel. Il retient cependant le trouble du jeu d’argent comme seule addiction comportementale avérée.
- L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) n’a pas reconnu officiellement l’addiction au sport dans la Classification internationale des maladies (CIM-11).
Pour autant, de nombreuses études documentent des cas de « dépendance à l’exercice », avec des symptômes proches des addictions, en particulier chez certains sportifs amateurs ou professionnels. Il existe donc une réalité clinique : des personnes développent un rapport pathologique à leur pratique d’exercice physique, parfois avec des impacts sévères pour leur santé, leur vie sociale ou professionnelle.