Quels produits ? Quels types de violences ? Penser la diversité des situations
Il existe une grande variété de violences interpersonnelles : violences conjugales, intrafamiliales, bagarres en soirées, agressions sur l’espace public, violences sexuelles, etc. Toutes ne sont pas directement liées à la consommation de produits, mais l’alcool, certains stimulants et parfois le cannabis reviennent régulièrement dans la littérature scientifique comme facteurs de risque.
L’alcool, au centre de l’attention
En France, l’alcool reste le produit le plus fréquemment impliqué dans les faits de violence. Selon une enquête publiée dans le Bulletin Tendances de l’OFDT (2022), près de 30 % des auteurs d’agressions graves déclarent une consommation importante d’alcool dans les heures précédant l’acte. Dans les violences conjugales recensées par la police nationale, l’alcool intervient dans 40 à 50 % des situations, selon les territoires (Ministère de l’Intérieur).
- L’alcool désinhibe, diminue les capacités d’autocontrôle et les facultés de jugement.
- Les violences en contexte de fête ou de rassemblement festif sont fréquemment associées à l'ivresse.
- Les risques sont accrus en cas de conflits latents dans le couple ou la famille.
Stimulants et violence impulsive
Les stimulants, comme la cocaïne ou les amphétamines, sont moins consommés globalement mais augmentent le risque de passages à l’acte impulsif, en particulier lorsqu’ils sont consommés avec de l’alcool (« polydrug use »). L’OFDT (Observatoire français des drogues et toxicomanies) rapporte que chez les jeunes adultes, l’association alcool-cocaïne multiplie par trois le risque d’agression violente lors des sorties nocturnes.
Le cannabis : entre apaisement et complications
Le cannabis est rarement à l’origine directe d’actes violents, et peut même être perçu comme un « calmant » par certains usagers. Cependant, son usage intensif, surtout lorsqu’il débute avant 15 ans, est associé à une aggravation de troubles du comportement et à une majoration des passages à l’acte chez des jeunes déjà en situation de vulnérabilité psychique (Inserm).
- Le lien entre cannabis et violence est surtout indirect, passant par l’exclusion scolaire, des difficultés à gérer la frustration et une mauvaise estime de soi.
- Les violences sont plus fréquentes lorsqu’il existe des antécédents de troubles mentaux ou des difficultés familiales importantes.