Pourquoi le jeu en ligne est-il particulièrement addictif ?
Une accessibilité inégalée
Les barrières tombent grâce à Internet. Jouer devient possible à tout moment, même la nuit, sans quitter son domicile. Les formes de contrôle social qui pouvaient exister dans les lieux physiques disparaissent : personne pour regarder, conseiller, ou mettre en garde.
L'ANJ souligne que 75% des mises sur les jeux d’argent proviennent aujourd’hui du numérique. Cette omniprésence facilite les passages à l’acte impulsifs et, pour certains, l’installation d’une pratique régulière et compulsive.
Des mécanismes psychologiques puissants
Les jeux d’argent, et en particulier ceux en ligne, reposent sur des ressorts psychologiques bien identifiés :
- L’illusion de contrôle : Les interfaces sont souvent conçues pour donner l’impression que l’on maîtrise ses chances, alors que le hasard règne en maître (source : Inserm, 2021).
- La quasi-gagne : Les séquences où l’on frôle la victoire, très fréquentes sur les machines à sous virtuelles ou le poker, entretiennent l’espoir et poussent à continuer (source : Addiction, 2019).
- Les récompenses immédiates : Les gains, petits ou grands, arrivent instantanément et créent une boucle de plaisir renforcée par la dopamine, un neurotransmetteur du « système de récompense » du cerveau.
- L’anonymat et la discrétion : Seules à l’écran, des personnes vulnérables peuvent s’enfermer dans une pratique dont l’entourage ne se rend pas compte.
Des techniques marketing ciblées et efficaces
Les plateformes de jeux d’argent en ligne investissent massivement dans le marketing, en particulier sur les réseaux sociaux, via des streamers et influenceurs. En 2022, les opérateurs légaux de jeux ont consacré 396 millions d’euros à la publicité en France. (source : Kantar Media/ANJ, 2023)
Les bonus de bienvenue, les promotions, les relances par email ou SMS, les systèmes de parrainage et la gamification (mises sous forme de défis, classements) sont autant d’incitateurs à jouer plus souvent, plus longtemps, avec l’idée de ne pas « passer à côté d’une occasion ».